Contre la porphyrie, prenez donc un ver.

On ouvre la section article par cette nouvelle qui peut faire avancer la situation des personnes atteintes par la porphyrie.

flatworm
Schmidtea mediterranea

L’étude des vers plats, les plathelminthes, ont permis, par accident, d’aborder le problème de la porphyrie sous un autre angle. Ces organismes ont la capacité de changer de couleur, et c’est sur cette habilité que les scientifiques en charge de l’étude ont fait un rapprochement avec la maladie. Plus précisément, la recherche s’est portée sur l’espèce Schmidtea mediterranea, un plathelminthe d’Europe du Sud et de Tunisie, qui peut passer de sa couleur naturelle marron en blanc après une longue exposition au soleil (minimum 24h). Ce phénomène arrive quand les cellules de la peau du ver commencent à produire en trop grande quantité de la porphyrine, pigment qui leur donne leur couleur naturelle. Ce pigment, à trop grande concentration, est toxique et tue les cellules productrices de porphyrine, induisant le changement de couleur. Cependant les vers récupèrent leur pigmentation quelques jours plus tard et ne sont pas affectés par les effets désagréables que l’on retrouve chez l’Homme. En effet, les personnes atteintes de la porphyrie, donc d’une surproduction de porphyrine, ressentent de nombreuses douleurs, des troubles neurologiques ainsi qu’une hyper-sensibilité à la lumière. À ce jour, il n’existe aucun remède efficace, on espère donc trouver chez l’espèce Schmidtea mediterranea un moyen d’élaborer un traitement pour soigner la maladie.

Source : Sciences AAAS, Article de Ben Panko, paru le 3 juin 2016.